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La compréhension des inférences chez les personnes ayant un trouble du spectre de l'autisme

Dernière mise à jour : 23 mars 2022

Selon de récentes statistiques, le trouble du spectre de l’autisme (TSA) serait de plus en plus diagnostiqué par les médecins ou les psychologues dans les dernières années. La prévalence de ce trouble est, en effet, trois fois plus élevée que celle de la déficience langagière ou dix fois plus élevée que celle de la déficience intellectuelle (Fédération québécoise de l’autisme, 2019). Cette augmentation peut sans aucun doute se faire remarquer auprès des élèves que vous côtoyez quotidiennement dans le cadre de votre travail. Ainsi, il semble être important de se questionner quant aux améliorations à apporter dans notre quotidien pour permettre aux élèves autistes de développer leur plein potentiel ; en voici une.


Difficultés de compréhension


Les personnes autistes ont des difficultés dans le domaine de la communication. Elles peuvent, entre autres, avoir des difficultés avec la compréhension de certains concepts tant à l’oral qu’à l’écrit. Dans le cadre de ce court résumé, je dirigerai mon attention davantage sur les possibles difficultés des élèves ayant un TSA par rapport à leur communication écrite, plus précisément lors de leur apprentissage de la lecture.


Selon Pomerleau (2017), pour accéder au sens de la lecture, les lecteurs doivent savoir identifier des mots avec exactitude et comprendre les éléments langagiers. En effet, les élèves doivent maitriser des processus spécifiques et non spécifiques pour arriver à comprendre ce qu’ils lisent. Selon de récentes recherches, certains enfants autistes acquièrent plus rapidement les habiletés spécifiques, soit l’identification des mots avec exactitude. Ils acquièrent d’abord des habiletés de décodage solides tout en ayant, par la suite des difficultés avec les processus non spécifiques. Les apprenants autistes peuvent, par exemple, avoir de la difficulté à visualiser les actions des personnages ou à comprendre les interactions sociales dans plusieurs histoires (Upbility, 2019).


Outre les deux processus nommés précédemment, pour comprendre une histoire, n’importe quel lecteur doit avoir une représentation cohérente de la signification de l’histoire. Ainsi, les lecteurs doivent comprendre, se rappeler et générer des déductions à partir des textes qui leur sont présentés. Ils doivent comprendre le texte de manière littérale et de façon implicite. La compréhension littérale consiste à comprendre les informations données de manière explicite par les auteurs tandis que la compréhension inférencielle, quant à elle, demande aux élèves de lire entre les lignes. Puisque les élèves ayant un TSA peuvent avoir de la difficulté avec les processus non spécifiques, plus précisément avec la compréhension inférencielle, ils peuvent avoir de la difficulté à générer toutes les inférences nécessaires pour assurer leur compréhension quant aux textes lus.


De plus, il peut arriver qu’ils aient de la difficulté à saisir les données abstraites ou implicites telles que les non-dits, le second degré ou encore l’humour (Centre ressource autisme, S/D). Certaines études mettent même de l’avant l’hypothèse que les personnes autistes aient un déficit spécifique du traitement inférentiel (Auphan, Potocki, Escalle et Magnan, 2018). Ces dernières spécifient que les élèves ayant TSA peuvent avoir de la difficulté avec différentes inférences telles qu’anaphoriques, causales, lexicales, prédictives, pragmatiques, logiques ou encore par rapport à divers contenus (Godbout, Turcotte, Giguère, 2016). Certaines de ces inférences sont essentielles à la compréhension d’un texte, ainsi une incompréhension de ces dernières peut perturber la compréhension des lecteurs. Il est important de souligner que les difficultés des personnes autistes en lien avec les inférences ne peuvent pas s’expliquer par une mauvaise mémorisation des faits d’un texte, car les chercheurs ont remarqué que leur capacité à répondre à des questions en lien avec les inférences est altérée même lorsqu’un texte est en support (Lévesque, 2015).

Pour aider les élèves ayant un TSA dans ces difficultés, Lévesque (2015) propose aux intervenants scolaires l’utilisation de l’imagerie mentale. En effet, cette chercheuse souligne que l’entrainement à l’imagerie mentale améliore la compréhension des histoires pour des élèves ayant des difficultés spécifiques de compréhension de lecture. Ce moyen d’intervention permet aux élèves en difficulté d’avoir un support visuel supplémentaire tout en améliorant leurs habiletés à répondre aux questions littérales et à améliorer leur compréhension inférentielle.


Article écrit par : Rosemarie Daigle, orthopédagogue ORpair












Bibliographie

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