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Arrête de pleurer ! Arrête de crier !

Les enfants et les tempêtes d’émotions… Ils en vivent plus qu’une ! À un moment donné, comme parents, il est normal d’être épuisés d’entendre les pleurs et les cris et de finalement dire: «Arrête de pleurer ! Arrête de crier !». Mais, quel impact cette phrase peut-elle avoir sur le développement socioaffectif de l’enfant ? C’est ce que vous pourrez découvrir dans cet article de blogue.



Les émotions négatives et l’invalidation émotionnelle


En demandant à l’enfant de cesser de pleurer ou de crier, on lui envoie indirectement le message qu’il n’est pas bien de vivre l’émotion qu’il est en train de vivre. Cela va tout à l’encontre des principes de la validation émotionnelle qui fait partie de l’approche des neurosciences affectives et de la parentalité positive. Effectivement, comme mentionné dans l’article de blogue La corégulation pour accompagner votre enfant dans ses émotions et ses comportements, les dernières recherches mentionnent plusieurs aspects positifs quant au fait d’adopter une vision de bienveillance envers ses enfants pour qu’ils puissent développer leur intelligence émotionnelle.


En allant à l’encontre de ces principes, on dit à l’enfant qu’il y a des émotions négatives dans la vie (plutôt que désagréables) et des émotions positives (plutôt qu’agréables). En utilisant ces termes, il est normal de vouloir «supprimer» les émotions négatives. Le danger avec cela est qu’à long terme, l’enfant refoulera ses émotions et sera plus à risque d’exploser (faire une crise avec des comportements observables) ou d’imploser (faire une crise «de l’intérieur» en ayant, dans un cas extrême, des idées suicidaires).


Aussi, à l’âge adulte, cette personne aura de la difficulté à nommer les émotions qu’elle vit, aspect qui est à la base de l’intelligence émotionnelle. Des répercussions sont alors possibles sur les sphères affective et sociale de cette personne, à court comme à moyen-long terme.



Alors, quoi faire ?


À ce moment-ci de votre lecture, vous vous demandez peut-être alors comment accompagner votre enfant dans ses crises émotionnelles. Voici alors un top trois des éléments à considérer !


Apprendre l’identification, la reconnaissance et la régulation des émotions


D’emblée, il serait pertinent de vous référer à l’article de blogue s’intitulant Les émotions, une recette presque magique pour les apprivoiser ! qui est un article de blogue traitant en profondeur de comment on peut aider l’enfant dans l’identification, la reconnaissance et la régulation des émotions. On y parle notamment, d’un côté, de l’importance de l’exposition directe de ces concepts aux enfants, mais aussi le rôle primordial que vous y jouez en tant que parents !


Tolérer l’inconfort


Aussi, il est important de prendre en considération que l’enfant DOIT vivre des émotions désagréables pour apprendre à les connaître et à sentir ce qu’elles procurent comme sensations physiques et comme pensées. Naturellement, comme êtres humains, nous n’aimons pas voir ceux qu’on aime souffrir et avons donc tendance à vouloir amoindrir la souffrance de l’autre. Bien que cela procure un bien-être momentané à la personne, cela ne lui apprend en rien comment vivre avec cette émotion désagréable. Notre rôle comme adultes est alors, à ce moment, de faire comprendre à l’enfant que les émotions sont comme des vagues : elles viennent et elles partent au gré du temps. Elles ne sont donc pas permanentes. D’ailleurs cette technique est très utile pour les personnes pouvant présenter des manifestations d’anxiété comme nous l’abordons dans l’article de blogue Accompagner de manière bienveillante la personne présentant des manifestations anxieuses.


Offrir une approche bienveillante, sécurisante et en corégulation


Bien évidemment, toutes ces techniques doivent être mises en place lorsque vous êtes en connexion avec votre enfant. Pour ce faire, rappelez-vous que votre enfant est un humain à part entière et qu’il a les mêmes droits que vous. Laissez tomber votre sentiment de supériorité et mettez-vous à sa hauteur. Rappelez-vous à quel point vous aimez votre enfant et que vous êtes en mesure de dissocier sa personne de ses comportements. Tout cela vous aidera à entrer en connexion avec lui dans le but d’être bienveillant et sécurisant.



Pour terminer, il est important de mettre en lumière qu’il est NOR-MAL que vous vous sentiez dépassés par moment. Par le fait même, il se peut que vous ayez déjà dit à votre enfant «Arrête de pleurer ! Arrête de crier !». Ce n’est pas la fin du monde ! L’important est que vous en soyez conscients maintenant. Dorénavant, si l’une de ces phrases s’échappent de votre bouche, servez-vous de ce moment pour faire du «modeling» en disant à votre enfant : «Oups, je n’aime pas ça mon trésor te voir sentir de la colère, mais je ne devrais pas te dire d’arrêter de crier. Je comprends que tu n’aimes pas ça quand ton cœur bat fort comme ça. Sache que ça ne durera pas et que je suis là pour t’accompagner pendant cette vague. À la place de crier, qu’est-ce que tu penserais qu’on aille crier dans un oreiller ou plutôt déchirer des feuilles de papier dans ton coin calme ?».


Propriété intellectuelle et article écrit par : Aurélie Lafontaine, éd. sp., B. Éd., candidate à la maîtrise en orthophonie


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